A PROPOS D'ALICIA
JAZZ MAGAZINE N°582 JUIN 2007 - CLAUDE OBERG Les musiciens le savent, lorsqu’un premier album a été unanimement encensé, le second est souvent confronté à un redoutable « effet comparatif ». Que les signataires de Djieske (sorti en 2002) se rassurent : « ALICIA » est tout aussi réussi, voire plus abouti, eu égard aux progrès accomplis par le guitariste Samson Schmitt (fils de Dorado) et le violoniste Timbo Mehrstein, brillants disciples l’un de Django, l’autre de Grappelli, deux grandes figures du jazz dont ils perpétuent musicalement le souvenir au travers de leur forte personnalité. Voilà une musique inspirée, débordante d’expressivité, de spontanéité, et d’un lyrisme où brûle la flamme tsigane. Les originaux de belle facture (dus le plus souvent à Samson ou Timbo) alternent avec quelques standards dont le gillespien Groovin’ High , objet d’une excitante relecture. Moment fort : le sensible et émouvant « Pour mon père » solo absolu de Samson Schmitt. De bout en bout, on appréciera l’inventivité, l’équilibre et le swing des improvisations ; la précision des unissons violon-guitare, souvent utilisés lors de l’exposé des thèmes : sans oublier les subtilités harmoniques et l’efficacité des arrangements. Enfin parmi les invités, les variations de l’accordéoniste Ludovic Beier sur La vie jolie mélodie de Dorado Schmitt, n’ont aucun mal à séduire. Dans le genre, ce « Gipsy Jazz Band » est incontestablement l’un des meilleurs groupes du moment.
Etudes Tsiganes - Francis Couvreux Quatre ans après le très réussi "Djieske", voilà le nouvel album de Samson Schmitt et de son fidèle complice et ami Timbo Mehrstein. Une section rythmique béton (Mayo Hubert, guitare et Gautier Laurent, contrebasse) déroule le tapis aux deux virtuoses, qui jouent ensemble depuis des années et se connaissent sur le bout des cordes... Quelques amis sont venus donner le coup de main : Ludovic Beier, accordéon sur 2 titres, Nathanael Briegel, guitare sur un titre (il assure aussi la direction artistique du disque) et le jeune Bronson Schmitt, guitare d'accompagnement sur un titre. Sur 15 morceaux, 7 de Samson, 2 de Timbo : de solides compositions originales d'où la belle mélodie n'est jamais absente, comme ce très réussi Tango for Piazzola avec Ludovic à l'accordéon et un chorus très personnel de Samson ; un répertoire varié qui alterne swing nerveux (cf. Samson swing qui ouvre le CD, où les 2 cadors en mettent (un peu trop) plein la vue ou plutôt les oreilles !) ou plus médiums (cf. Swing for Doudoune, composition enlevée de Timbo), valse, la redoutable et très technique Première valse, ballades, (Petite mélancolie qui conjugue délicatesse et romantisme : là encore chorus très inspirés des deux solistes et un Timbo aux accents grappelliens). Si Samson a encore parfois les doigts qui le démangent, il s'est assagi et a compris qu'il ne fallait pas confondre vitesse et musique ; son phrasé précis est plus lyrique me semble-t-il (cf. le très sensible Moment d'inspiration, qui porte bien son nom, son sens de la construction du chorus sur Ma petite Alicia, bossa très inspirée qui n'est pas sans évoquer Stochelo). Pour le reste 5 standards : le boppisant Groovin' high de Gillespie, I want to be happy, pris sur un tempo quelque peu déraisonnable, Billets doux dans une interprétation d'abord très reinhardtienne avant que les musiciens ne doublent le tempo et mitraillent à tout va !, I wonder where my baby's tonight (ces gars là savent ce que swinguer veut dire), et le méconnu Dans la vie, ballade sentimentale aux accents mélancoliques composée par Stéphane Grappelli. Samson joue aussi une composition de son père, l'espagnolisant La vie et lui rend un vibrant hommage en solo, le très apaisé Pour mon père. Dans la famille Schmitt, les talents de compositeur doivent être héréditaires ! Ces jeunes musiciens issus de la tradition ont acquis la maturité pour s'émanciper juste ce qu'il faut. Samson affirme une vraie personnalité ; du swing manouche d'aujourd'hui dans ce qu'il a de meilleur. La relève est assurée !
JAZZMAN N° 135 MAI 2007 - STEPHANE CARINI Quitte à forcer le trait, il semble que le jazz gitan se classe (à tout le moins) en deux catégories : celles des musiciens qui tiennent à jouer la carte de l’authenticité, c’est-à-dire d’une référence appuyée au légendaire Quintette du Hot Club de France (soulignons-le : ce ne sont pas les moins talentueux, là n’est pas la question) et celle des tenants d’une ouverture, de la recherche d’une élégance musicale apte à féconder l’héritage (à l’exemple de Romane et Bireli Lagrene entre autres). C’est très clairement dans cette deuxième catégorie que prend place cet album pétri de musicalité, de feeling, de trouvailles de composition et d’arrangement. Sans aucunement vouloir diminuer la personnalité des co-leaders, Samson Schmitt et Timbo Mehrstein, on sent planer sur ce disque, servi par une virtuosité instrumentale toujours superbement intégrée au discours d’ensemble, le goût – unanimement salué par ses pairs – d’un Babik Reinhardt pour la couleur et le dessin mélodique. De fait le choix du répertoire n’est pas la moindre qualité de l’album, entre une majorité d’originaux très chantants, quelques standards bien choisis et un superbe "Groovin’ High" qui d’une certaine manière suffit à dire la quintessence de ce disque remarquablement produit, avec la persévérance qu’on lui connaît, par Bernadette MEYER.
JAZZ HOT N° 639 mai 2007 - MICHEL BEDIN Il a du panache, Samson Schmitt, et il a de qui tenir avec un père comme Dorado. Ses compositions (sept sur les quinze morceaux présentés) sont élégantes, brillantes, parfois étincelantes tout comme celle de son père « La vie », qu’il reprend ici très brillamment. Le violoniste Timbo Mehrstein son copain et complice signe deux autres compositions, « Swing for Doudoune » et « Un jour viendra » qui font très largement référence à celles de Stephane Grappelli, « Dans la vie » qu’il reprend ici, lui aussi, avec l’éclat et la virtuosité qui s’impose. Les quatre autres morceaux sont dus aux plumes acérées de Dizzy Gillespie (Groovin’High) de Maurice Yvain (Billets doux) ou d’auteurs de comédies musicales américaines. L’accompagnement … est impeccablement défendu par les jeunes guitaristes Bronson Schmitt, Nathanaël Briegel et Mayo Hubert, par le bassiste Gautier Laurent et, cerise sur le gâteau, par l’accordéoniste Ludovic Beier, un des meilleurs actuellement. Bref c’est un CD qu’il faut avoir pour goûter pleinement le swing manouche d’aujourd’hui.
Django Station - Stoche - Article trouvé sur Internet en mars 2007 « Quatre longues années après la parution du très prometteur DJIESKE (2002) Samson Schmitt nous revient avec un nouvel album... et qui tient ses promesses, non d’un niglo ! Partageant la vedette avec son comparse et copain d’enfance Timbo Mehrstein au violon, le disque aligne fièrement ses 10 compositions, dont 7 du guitariste de Lorraine. N’oublions pas que chez les Schmitt, on a le goût de la compo et de la jolie mélodie. Le répertoire est varié : des swings énergiques comme le très bop Samson swing dont le thème pris à l’unisson violon/guitare fera s’arracher les cheveux à quelques audacieux, le Groovin’ high de Gillespie (…) où l’on entendra d’impressionnants et jubilatoires questions/réponses entre Samson et Nathanaël Briegel jouant à « qui bop mieux », I want to be happy (…) sur lequel les deux solistes jouent les casse-cou ! (…) le magnifique Swing for Doudoune où Timbo signe le thème qu’on chantonnera longtemps sous la douche, ou encore un Billet doux rappelant les très riches heures de Django…(…). Mais ce Gypsy Jazz Band sait également jouer des rythmes plus exotiques : bossas manouches avec Ma petite Alicia (on le devine dédié à un magnifique bébé) et La vie, somptueux morceau signé Dorado et prétexte à d’étourdissants chorus de Samson et de Ludovic Beier invité sur deux titres. Beier qui jouera aussi sur un Tango for Piazzolla, une des plus belles réussites de l’album (…). Dans l’exotisme façon 20ème arrondissement n’oublions pas la valse : Première valse en l’occurrence (...), qui ancre d’ailleurs résolument plus sa tradition vers l’est de la France qu’à l’est de la capitale... ça attaque "terrible" et ça joue comme on aime ! Et puis enfin, comment oublier les ballades ? Ballades aux titres charmants, comme Petite mélancolie, Un jour viendra, Dans la vie (avec un violon qui fait dans la délicatesse et une guitare délicieusement romantique...) ou Pour mon père magnifique hommage à qui l’on sait en solo total et d’une simplicité absolue. Bref, un album complet et cohérent où les solistes prouvent qu’ils sont devenus de grands musiciens, parfaitement soutenus par une rythmique irréprochable (Mayo Hubert à la pompe, Gauthier Laurent à la basse) et des invités de qualité (Ludovic Beier, Nathanaël Briegel... et le tout jeune Bronson Schmitt !). Espérons simplement attendre moins longtemps le prochain album... on en redemande ! »
A propos de DJIESKE
In lechodescuilleres.com par Philippe Cuillerier novembre 2002 On l'attendait, ce premier album de Samson Schmitt. Depuis quelque temps déjà, ce jeune guitariste manouche défrayait la chronique chaque fois qu'il jouait quelque part : entouré de son compère Timbo Mehrstein (violon) et d'une rythmique en béton (Hono Winterstein, Jean Cortes) ou accompagnant son père, Dorado sur de grandes scènes. Les spécialistes se souviennent du documentaire "Django Legacy" où l'on découvrait le petit Samson, 10 ans, apprenant de son père le solo de "Minor Swing" (dans la caravane), mais aujourd'hui, il est un gaillard rompu à la technique, capable de virtuosité et d'un swing ravageur, nouveau garant de sa culture familiale. Quoi de plus naturel que de faire les choses en famille, Samson décide d'appeler Dorado à la rescousse et d'élargir la pompe avec un deuxième rythmicien en la personne de Popots Winterstein (même gabarit qu'Hono, même pompe d'airain). Ayant appris de son père, il sait qu'écrire des morceaux est aussi important que d'improviser. Il a donc écrit trois beaux thèmes originaux, l'élégant "Djieske", une belle mise en place avec "Stan", et "Entre nous", une bossa manouche bien dans la lignée paternelle. Quatre thèmes de Dorado sont interprétés (dont le merveilleux "Amati"), on y trouve la signature d'un musicien mature et généreux, qui laisse maintenant la parole au "Chavo", le poussant à vivre sa propre histoire. On l'imagine aisément dans le studio d'enregistrement, gaffant son fils du coin de l'oeil, un p'tit sourire sous la moustache. Chose plus rare, les autres musiciens y vont également de leur composition personnelle : Timbo Mehrstein offre un joli swing "for Smilia", titre dans lequel on découvre son jeu typé et swinguant, et Popots Winterstein compose le sémillant "Swing for Jinny". Samson, lui, sculpte des improvisations très solides ; son attaque claire et énergique, son phrasé souple (Limehouse blues) viennent rehausser les quelques reprises/standards. Dans la version de "Donna Lee", il ne peut s'empêcher de revisiter le thème à sa sauce, égratignant les ornements, décalant certains placements rythmiques, fidèle à une certaine éthique de liberté (les boppers à oeillères vont gueuler, on s'en fout, c'est beau quand même ! ndlr). Les plages les plus touchantes, celles du partage père/fils (Paris sous la pluie) où l'échange des deux guitaristes rappelle les nombreuses heures passées dans la caravane, à jouer par plaisir. On retient aussi les parties à deux violons (Dorado/Timbo) sur "New York in November". On espère que Samson Schmitt évoluera de manière encore plus personnelle, en se faisant un prénom et que ce premier disque deviendra bientôt un "collector" recherché.
Jacques Aboucaya (membre de L’Académie du jazz) - 19 novembre 2002. Le jazz manouche, on le sait depuis Django, est une affaire de famille. Celle des Schmitt ne faillit pas à cette règle qui veut que, de génération en génération, on se transmette le flambeau – quitte à le régénérer par des emprunts à d’autres traditions, comme en témoigne, par exemple, le parcours d’un Biréli Lagrène. A vingt-trois ans, Samson, fils et élève de Dorado (que l’on a apprécié, justement, dans le Gipsy Project de Biréli), se situe dans le droit fil de la tradition : maîtrise technique, virtuosité, sens du swing, toutes qualités dont fait preuve aussi son complice Timbo Mehrstein. Propulsés par une rythmique solide et expérimentée, ils explorent des standards (Donna Lee, Pent-Up House), des compositions de Django et des originaux signés Dorado. Présent dans trois plages, ce dernier fait apprécier ses dons de mélodiste, tant au violon qu’à la guitare et contribue à la pleine réussite de ce premier album de Samson en leader. Son titre, Djieske, que l’on peut traduire, paraît-il, par « qui vient du cœur », apparaît on ne peut plus approprié. Jazz Magazine N°533 et 537- Janvier & Mai 2003 - Claude Oberg A 23 ans, Samson Schmitt signe son premier album avec, pour trois morceaux, un invité qui n'est autre que son père, Dorado, brillante figure de la six-cordes et violoniste dont la réputation n'est plus à faire auprès des amateurs (à noter sa participation avec son groupe au film Latcho Drom de Tony Gatlif). Dans la plus pure esthétique du jazz manouche, nous est ici proposé un programme comportant - passage quasi obligé - quelques compositions de Django comme Micro , avec un Dorado débordant d’invention et diaboliquement véloce et Mélodie au Crépuscule ; des standards l’un de Parker Donna Lee, l’autre de Rollins Pent-up House tous deux bénéficiant d'une subtile relecture ; enfin de séduisants originaux portant la signature du leader ou de ses partenaires dont les interventions en solo sont remarquables spécialement en ce qui concerne "Timbo" Mehrstein, impressionnant d'aisance sur Limehouse Blues dont l'exposé du thème est introduit par quelques mesures du reinhardtien Rythme futur. On appréciera la souplesse et la cohésion de la rythmique, ainsi que l'originalité harmonique des arrangements générateurs de climats riches et subtils. Du swing à la valse en passant par la bossa, une musique superbe, parfaite traduction du titre de cette prometteuse carte de visite : « qui vient du cœur ».
Jazzman N° 87 Janvier 2003 - Alain Tercinet Le « jazz manouche » a ceci de paradoxal qu’il possède le don de rassurer tout autant que celui de surprendre. Confortables sont les retrouvailles assurées avec un son d’ensemble dont les guitares rythmiques associées à une implacable ligne de basse tissent la trame. Rassurante aussi est cette déférence envers Django qui se traduit par un retour constant vers son répertoire (ici Mélodie au crépuscule et Micro alias Mike). L’étonnement provient lui, de la continuelle entrée de nouveaux musiciens sur la scène du « Gypsy Swing » ; tous plus talentueux les uns que les autres. Le cas de Samson Schmitt ne constitue cependant pas une surprise : il ne pouvait qu’être tombé dans la marmite quand il était petit puisque fils de Dorado (il faut écouter leur Duo sur Paris sous la pluie …). Mais Georges Benson, Sylvain Luc, Bireli Lagrene ne l’ont heureusement pas laissé indifférent ! Autre sujet d’émerveillement, le constant renouvellement d’une thématique que l’on aurait pu croire figée ; grâce à d’astucieuses captations, Donna Lee ou Pent-up House, cher à Grappelli ou par le biais d’ «originaux » remarquables : les signent ici Dorado Schmitt (New York in November) , Le Rêve d’un soir, Amati), Etienne Mehrstein, merveilleux violoniste qui a su écouter Didier Lockwood, Florin Nicolescu, Jean-Louis Winterstein à la « pompe » sans faille ou Samson lui-même (Stan, Djieske ou Entre nous). Avec sérénité, on réclame la suite…
Vintage Guitar USA Février 2003 - Michael Dregni Sur les traces de Django Reinhardt, lui succéda une deuxième génération de guitaristes gitans de jazz, comprenant ses propres fils, Henri * le Lousson * Baumgartner et Babik Reinhardt . Aujourd’hui, cette génération a engendré une nouvelle génération de musiciens, représentée par ces deux nouveaux albums, de Samson Schmitt ( fils du guitariste gitan bien connu Dorado Schmitt), et de Dino Mehrstein, le neveu de Mandino Reinhardt. Ces deux albums, font évoluer la musique de Django dans de nouvelles directions. Au lieu d'imiter « note pour note » les enregistrements originaux de Django qui ont tous été par trop répandus dans le passé, ces CDs sont construits sur son héritage. L'album de Schmitt ne comporte que deux compositions de Django sur les quatorze titres. Celui de Mehrstein n’en comporte aucun. C'est une évolution bienvenue et essentielle si cette musique doit vivre et s'épanouir. En tant que fils de Dorado Schmitt, Samson apporte beaucoup de la « patte » de son père dans ce premier enregistrement. Comme Dorado, il a un talent prodigieux, et se « promène » sur son manche avec une facilité, vitesse et grâce déconcertantes. Il est également « béni » par l'oreille de Dorado pour les mélodies entraînantes dans une veine moderne, et ce sont ces morceaux joués par le père et le fils qui font « chanter » ce CD. Dans les solos, Samson est rejoint par son père à la guitare et au violon et par Timbo Mehrstein au violon ainsi que par Hono et Popots Winterstein aux guitares rythmiques. Ce « lineup » génère un « son » précis, chaud et résolument moderne. Les solos de Samson sont parfois assez mécaniques, « déboulant » des arpèges de haut en bas sur les grilles d’accords, manquant quelques fois de « phrasé » et de « discours ». Mais d'autres fois, il est inspiré, et « sort » des improvisations élégantes qui annoncent un futur passionnant. Ce sera fascinant de suivre son évolution. Dino Mehrstein prend la musique de Django comme point de départ, comme le titre de l’album le suggère. Presque chaque morceau est une composition personnelle , et brille par son originalité. Ses titres « swing », comme * Sortie de Route, * sont basés sur des mélodies modernes et novatrices avec des rythmes inattendus et syncopés . Plusieurs titres « surfent » sur des rythmes latins avec les percussions de Simon Pomarat et comprend le travail de guitare rythmique de Francko Mehrstein. Dino, qui a tout juste vingt-cinq ans, est un soliste fougueux jouant avec le panache gitan mais interprètant également les mélodies avec une sensibilité rare, pas seulement sur le registre de la démonsration « pyrotechnique » du virtuose.
Si Samson Schmitt
et Dino Mehrstein sont le futur du jazz gitan, alors ce futur promet d’ètre
lumineux en effet. Les Allumés du Jazz, N° 8 - 1er trimestre 2003 - Patrick WILLIAMS Journaliste Ecrivain Samson Schmitt sort son premier Disque Tout de suite, guitare sur guitare, le contraste entre les arabesques du soliste et la régularité de la « pompe » : ce contraste définit le jazz manouche. Samson Schmitt fait preuve de musicalité, de virtuosité et d’une parfaite clarté de l’élocution, c’est le minimum. Dans cet univers, le niveau technique des solistes est élevé et la parfaite maîtrise de l’instrument est la chose au monde la mieux partagée. A ces qualités, Samson Schmitt ajoute un brio, parfois même un côté « belle guitare » qui lui sont propres. Les qualités singulières de son style apparaissent avec netteté lors des duos avec Dorado. Le jeu subtil de la confrontation entre deux solistes apparemment très proches (et pas seulement parce qu’il s’agit ici du père et du fils) est un des plaisirs que cette musique offre à ses amateurs : découvrir des différences là ou le regard extérieur ne voit peut-être qu’uniformité. Le répertoire varie les ambiances swings exemplaires de la couleur spécifiquement alsacienne du jazz manouche (Amati, Swing for Jinny, For Smilia), saluts à Django (Micro, Mélodie au crépuscule et aussi Limehouse blues avec un arrangement original qui cligne de l’œil vers Appel indirect) riches ballades (Djieske) valses sentimentales (Le rêve d’un soir), échos de bossa-nova (Entre nous et, surprise, Donna Lee) et pièces d’atmosphère (New-York in november, Paris sous la pluie, dus à la plume de Dorado Schmitt dont les talents de compositeur déjà connus se trouvent confirmés). L’interprétation de Pent-Up House peut apparaître comme un hommage inattendu à Rollins, mais pas seulement. Pour qui connaît le milieu, elle est aussi un salut à Laro Solero qui, le premier au milieu des années 60, avait fait de ce thème un cheval de bataille (Laro qui n’a jamais enregistré) avant que Boulou et Ellios Ferré n’en donnent quelques versions enflammées. Ainsi, parallèlement à l’histoire du jazz, et dans un même mouvement, cette musique décline-t-elle son histoire propre – discrète, presque secrète. Pareillement Timbo Mehrstein peut-il apparaître parmi les primas du jazz manouche, comme un violoniste plutôt grappellien – mais l’influence de Grappelli s’est-elle exercée directement ou par l’intermédiaire de Dorado Schmitt ou de Wedeli Kölher ? Il reste à parler de l’accompagnement, cette incomparable pompe manouche des deuxièmes guitares et de la contrebasse. Elle est ici, cette pompe (bien servie par la prise de son) tantôt d’airain, tantôt de gaze, légère comme bulles de champagne, lisse comme un train express, chaude comme un drap de velours, pleine d’allant, bondissante, allègre, discrète, efficace… Hono et Popots Winterstein ainsi que Jean Cortes sont des maîtres. Djieske (la musique qui vient « du cœur ») est un parfait témoignage de la vitalité du jazz manouche aujourd’hui.
In www.zicazic.com par Fred Delforge - 13 Octobre 2002 « Le jazz manouche fait des émules de jour en jour, soutenu a grand renfort de personnalités telles que Bireli Lagrene ou Dorado Schmitt. C'est au tour du fils prodige de ce dernier, Samson, de se lancer dans un album instrumental entre compositions originales et morceaux de maîtres. Pour épauler le guitariste dans sa lourde tâche, rien de moins que les guitares de Paul et Jean-Louis Winterstein, la contrebasse de Jean Cortes et le violon d'Etienne Mehrstein. Bien entendu, Dorado ne pouvait pas s'affranchir d'une participation à " Djieske" et il pose tour à tour son violon et sa guitare sur les pistes de l'opus du fiston. C'est aussi ça l'esprit Rom ! Derrière le Samson Schmitt Quintet, on trouve le support de la Ville de Nancy, mais également celui de toute la Lorraine dont est natif Samson. Ici non plus on n'oublie pas les enfants du pays … Une musique qui vous attrape par le cœur, vous plonge dans un état entre mélancolie et allégresse (…) Samson sait y faire et envoie sans coup férir les arpèges, plus envoûtants les uns que les autres. Parfait dans l'interprétation, il s'essaie à l'écriture et force est de constater que ses compositions ne dénotent pas de celles de Dorado, de Charlie Parker ou de Django Reinhardt … C'est dire si le disciple a bien retenu la leçon ! On s'émouvra de " Stan ", " Djieske " ou " Entre nous " tout autant que du " Pent-Up House " de Sonny Rollins ou du " Micro " de Django. Bouillon de culture métissé tirant sa force d'une expérience de la vie et de la route, " Djieske " est à la fois une leçon d'humilité et une démonstration de gypsy swing, avec un respect immense pour la légende et le gypsy spirit … »
A propos de Samson « … Il représente le parfait exemple de cette fameuse transmission familiale chez les manouches, de l’héritage culturel laissé par Django. Digne fils de son père Dorado au coté duquel il fit ses premiers pas. Son immense talent lui permet de voler, avec bonheur de ses propres ailes… » Extrait du programme des Nuits Tziganes 2001 « Samson, fils de Dorado, élevé dans un contexte musical favorable suit les traces du père pour le gout de la perfection, la maitrise technique, le lien entre tradition et modernité, qu’il pousse quelques degrés plus loin et nous mène, nous les auditeurs, vers un jazz manouche plein d’innovations rythmiques, harmoniques et techniques, mais toujours aussi mélancolique et jubilatoire. » « Timbo Mehrstein : jeune violoniste virtuose comme peut en produire quelques fois la grande famille des gens du voyage. Hono Winterstein : excellent quitariste rythmique. Choisi par Bireli Lagrene pour être à ses côtés avec Florin Nicolescu, dans son « Gipsy Project » (une véritable merveille). Jean Cortes (contrebasse) : un spécialiste de genre. » « Propulsé par une excellente rythmique à la solide expérience (Hono est avec Nousche Rosenberg, un des meilleurs spécialistes de la pompe manouche et Jean Cortès un solide contrebassiste qui évolue au sein du trio Moréno et du quartet de Sami Daussat, Minor Swing), Samson conjugue technique sans faille, maturité et sens aigu de l’improvisation ; au violon, Timbo, lui aussi agé de 22 ans, est également un sérieux client ; leur complicité et leur sens du dialogue sont étonnants. » A propos de Dorado, concernant l’album « GYPSY REUNION » « Violon, guitares, contrebasse, piano, percussions s’harmonisent et se répondent. Rien ne manque, ni le rythme, ni le feeling inné de ces musiciens pour faire de cette réalisation une plage de rêve. Plusieurs œuvres de Dorado sont devenues des succès, tout particulièrement dans le milieu des jazzmen manouches. Les amateurs de musique tzigane sont de plus en plus nombreux à apprécier ce musicien et son groupe. » concernant l’album « PARISIENNE » François Couvreux « Si Dorado s’inscrit bien sur dans la lignée de Django dont il est un des plus brillants héritiers, il a plus d’une corde à sa guitare et s’affirme d’année en année comme un créateur original. A la différence de bons nombres d’épigones de Django, Dorado est un compositeur inspiré développant un langage personnel : un sens inné de la mélodie allié à un sens aigu de l’improvisation, le tout servi par une technique exceptionnelle. » « Aussi à l’aise dans le swing que dans la valse dont les manouches sont incontestablement les meilleurs interprètes, dans la bossa que dans les morceaux un peu espagnolisant, Dorado ose un peu tout avec réussite et est à mon avis en route pour une reconnaissance qui devrait dépasser largement le cadre de l’hexagone » « Dorado Schmitt nous donne la joie et l’émerveillement d’une musique époustouflante à la poésie troublante pouvant associer la rumba gitane ou la bossa nova à des inflexions jazz… » « Dorado possède une rare aisance instrumentale lui permettant de passer des accents « tziganes » du violon au phrasé moderne de la guitare électrique, sans rien perdre de sa richesse d’ expression … » Extrait de SUD-OUEST
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